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Apprendre, une envie naturelle chez l’enfant ?



Mythe ou Réalité ? :


« Tous les hommes ont un désir naturel de savoir » disait Aristote. Il est vrai que lorsqu’on étudie le comportement d’un nourrisson, le constat est sans appel. Le bébé explore tout ce qui l’entoure, il scrute avec ses yeux, touche avec ses mains, imite l’adulte dans ses gestes, tente de parler…Il a envie d’apprendre, c’est entièrement naturel. Quand le jeune enfant commence à marcher, il tombe, se relève, retombe et ainsi de suite, jusqu’au jour où il maîtrisera la marche. Les difficultés rencontrées sur son chemin ne le démotivent pas, au contraire même c’est grâce à ses erreurs qu’il s’instruit. Souvent, ses acquis l’emplissent de joie et de satisfaction, il rit, sourit, éprouve de la fierté.

Puis l’enfant grandit, il acquiert la parole, pose des questions sans cesse, s’efforce de comprendre le monde qui l’entoure. Sa soif d’apprendre est palpable, presque communicative.

Alors pourquoi lorsqu’il entre à l’école cette envie disparaît souvent ? Que se passe-t-il ? Est-ce que l’envie d’apprendre ne dure qu’un laps de temps ? Ou est-ce la méthodologie, la pédagogie qui est à l’origine de cette démotivation ?



Valoriser l’erreur :


Si le très jeune enfant n’a aucun problème avec le fait de ne pas réussir du premier coup, en grandissant l’erreur devient plus compliquée à accepter.

En effet, se tromper est perçu comme être mauvais, et peut générer de l’angoisse. Pourtant l’erreur fait partie intégrante de l’apprentissage. C’est grâce à l’erreur que l’être humain apprend. L’instruction passe par des tâtonnements, des échecs, des erreurs. Le cerveau fait des hypothèses, se trompe, rectifie, réussit et c’est ainsi que petit à petit il affine ses connaissances. On pourrait dire que c’est dans l’erreur que nous apprenons le mieux à condition de comprendre ce qui n’a pas fonctionné.


Malheureusement, dans le système éducatif français, se tromper est rarement interprété de manière positive. Les notations qui commencent très tôt, intensifient ce sentiment d’être un « bon élève » qui ne fait pas d’erreurs ou un « mauvais élève » qui fait des erreurs. Se tromper est perçu de manière négative et, seuls ceux qui réussissent du premier coup sont valorisés (bonnes notes, félicitations…).


Dès lors il semble naturel de rejeter les apprentissages qui peuvent conduire à l’erreur et à une mauvaise image de soi.


De plus, la pression exercée par l’entourage pour avoir de « bonnes notes » pour ne pas se tromper, peut amener l’enfant à développer de l’angoisse face aux nouvelles connaissances. Car chaque apprentissage sera un nouveau défi à ne surtout pas rater.


Plusieurs spécialistes de l’éducation ont pointé ce dysfonctionnement et cette pression injustifiée sur les plus jeunes. Depuis plusieurs années, certaines écoles ont remplacé les notes par des codes couleurs. D’autres ont développé des pédagogies alternatives où il n’existe aucun système de notation et cela fonctionne.


Si l’enfant évolue dans un environnement riche et stimulant, entouré par des adultes bienveillants qui le valorisent même lorsqu’il se trompe, l’enfant conserve en partie sa soif d’apprendre.



Des apprentissages décidés par d’autres :


Même dans un environnement propice aux apprentissages, s’instruire naturellement, a ses limites. En effet, l’enfant grandit dans une société avec ses lois, ses codes et une Education décidée en amont. Il n’est pas envisageable, à l’heure actuelle, de laisser un jeune apprendre uniquement ce qui lui plaît au moment où il en a envie. En France, l’Education Nationale a mis au point un programme de connaissances précises que chaque petit français doit acquérir en temps et en heure. Il existe bien une marge de manœuvre qui tient compte de la personnalité et de l’évolution propre à chacun, mais cette dernière est limitée.

Dans de telles conditions, il est difficile d’imaginer qu’un être humain puisse apprendre naturellement, puisqu’il ne pourra pas apprendre ce qui l’intéresse mais devra connaître ce qu’on lui enseigne indépendamment de ses envies.




Fort de ce constat, comment retrouver le plaisir d’apprendre ? Que faire pour que son enfant conserve intact son envie d’apprendre ? Bien que la liste des enseignements, que le jeune doit connaître, soit en partie imposée, il est toujours possible d’éprouver de la satisfaction, et du plaisir lorsqu’une nouvelle notion est maîtrisée. Pour cela, l’enfant doit être acteur de ses apprentissages. Un enfant passif n’est pas en capacité de mémoriser sur le long terme ce qu’il vient d’acquérir. Il a besoin de mettre du sens, de comprendre ce qu’il fait et ce qu’il apprend.

Les nombreuses pédagogies alternatives qui ont vu le jour ces dernières décennies ont cela en commun, elles poussent l’enfant à se questionner, à être le moteur, et à comprendre ce qu’il acquiert. Il n’apprend plus à répéter un savoir sans raison, mais il apprend à interpréter de nouvelles connaissances, afin de pouvoir le réutiliser plus tard, dans un autre contexte. Ainsi, il perçoit mieux le but et l’intérêt de ces enseignements.


Pour qu’un enfant apprenne dans le plaisir, il est important qu’il comprenne ce qu’on lui enseigne sans pression et que ses erreurs ne soient pas montrées du doigt mais utilisées à bon escient afin de l’aider à progresser.


Le jeune humain est par nature curieux mais il n’a pas toujours de l’appétence pour un domaine qu’il devra pourtant étudier en classe. Cependant, il pourra trouver de la satisfaction, et de la fierté dans la réussite procurée par la maîtrise de nouveaux savoirs. Et ces derniers pourront, par la suite, lui être utile dans sa vie de tous les jours.



Apprendre à persévérer :


Comme le bébé qui apprend à marcher, qui tombe, qui se relève et recommence. La persévérance est une qualité indispensable dans le processus d’apprentissage de l’enfant.

Être bienveillant avec le jeune n’est pas incompatible avec le fait de l’encourager à se dépasser, à donner le meilleur de lui-même. La réussite procurera de la fierté et du plaisir à l’enfant. Et pour l’accompagner sur ce chemin, il est important de rectifier ses erreurs sans jugement négatif, de l’encourager à recommencer et à développer son goût pour l'effort jusqu’à ce qu’il comprenne la notion étudiée.


Avec un accompagnement bienveillant qui valorisera l’enfant, fera preuve de patience, l’encouragera à persévérer et à donner le meilleur de lui-même, apprendre redeviendra à coup sûr un plaisir à défaut d’être naturel.

Laëtitia

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